Ils parlent de lui

Hubert Collin, 8 avril 1977

"Gauroy n'appartient nullement à la longue théorie des peintres du dimanche. Peintre, il est né tel: le besoin de peindre était chez lui si impérieux qu'il n'a pu concevoir d'autre existence que celle de l'artiste à part entière. Le grand prix de fresque obtenu par lui à l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris le conduisit à un long séjour en Espagne. En qualité de pensionnaire-artiste de la Casa de Velasquez de Madrid, il eut l'occasion d'apprécier, non pas l'Espagne lumineuse et poudroyante d'un Brayer, non pas les ciels éclatants ou dorés chers aux peintres de Barbizon, mais l'Espagne hivernale, sinistre et tragique comme une image de Bunuel, cette face cachée de la Péninsule que ne connaissent pas les touristes estivaux.

C'est une constante de Gauroy que son goût affirmé pour les paysages architecturés, les couleurs discrètes, les horizons bas, les froides vapeurs de la mer. Gauroy manifeste une prédilection pour le mauvais temps, les arrière-saisons aux teintes estompées, les ciels orageux et bas. [....]

Il y a quelque chose de barrésien dans le talent de Gauroy : sa recherche profonde du deuxième plan, sa science de la structure, son imagination de la couleur voilée derrière les clinquants du plein été, son goût pathétique pour la nature après le beau temps. Tout baigne dans une atmosphère de Mort à Venise, dans une lumière de Canaletto, qu'eût appréciées l'auteur d'AMORI ET DOLORI SACRUM."

La Manche Libre – calendrier 2013 consacré à Gilbert Gauroy

Le paysage, rien que le paysage.

Des Ardennes à la Manche en passant par l’Espagne, Gilbert Gauroy a toujours été attiré par la nature et ses expressions. Les grands horizons, la puissance de la mer, les ciels bas et orageux… sont autant d’éléments qu’il affectionne particulièrement.

Né le 10 mars 1932 à Paris, il commence à peindre dès l’âge de 15 ans. A 18 ans, il intègre l’Ecole Arts et Publicité – où il se forme au dessin publicitaire et de mode – avant d’être admis, deux ans plus tard, à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Lauréat du prix Poirson de la ville de Paris, il obtient en 1958 celui de la Casa Velasquez, qui lui permet de séjourner deux ans en Espagne. Les visions de Tolède, les Iles Baléares, la Castille… resteront gravées dans sa mémoire, à tel point qu’il continue de les peindre aujourd’hui.

Arrivé dans la Manche il y a plus de trente ans en qualité de Directeur du Comité départemental du tourisme, il mena sa carrière avec passion en lui donnant une dimension culturelle importante. Au fil des ans, il s’est fortement attaché à ce département et à la richesse de ses sites marins. Les cabines de Gouville et la côte ouest, le Val de Saire, ou encore Saint-Vaast-la-Hougue sont les sujets de prédilection de Gilbert Gauroy.

Installé à Saint-Lô, il peint quotidiennement.

Ouest France - article du 28/08/1991